Ramenez-moi dans votre réalité.
Il suffit que j'ouvre une fenêtre, une seule, et les larmes étouffées, rejettées depuis quelques jours, quelques semaines rejaillissent, en un flot continu d'émotions contenues.
Les premières notes d'une chanson, les premières images d'un montage vidéo, les premiers hypothétiques sentiments que deux personnages se vouent, les déchirures apparentes. Cet assemblage là me prend à la gorge et coupe court à mes actions, je ne peux plus que penser, penser et penser encore à ce que je ferais, si cela m'arrivait, à moi.
Et mon acharnement à mettre cette vidéo en boucle, que cette chanson m'obsède, me prenne toute mon énergie, que ces images m'habitent tant et si biens qu'elles se transforment au profit d'un nouveau lieu, de nouveaux personnages, tout en gardant cette puissance qui est la sienne.
Ces regards qui se suffisent à eux-mêmes, les retrouver, les recréer.
Sans préjugés je les regarde s'aimer, s'attendre, se redouter.
Je prie qu'un jour on veuille bien m'accorder le droit de donner autant, qu'on me laisse faire, que ce que je donne soit reçu, simplement reçu.
Et que je m'autorise enfin à ouvrir mon coeur durci. Enfin.
Je m'entête à douter, alors que rien n'est commencé. Je ressens l'appréhension à chaque parole, j'en oublie de vivre ces instants là, où l'on croit qu'une chose se passe, qu'on le sent, qu'on l'espère.
Oh, j'ai de la fièvre.
Marie-Pierre (ma doctoresse [acuponctrice], soit dit en passant) suite à une longue conversation, m'a donné le numéro d'une psy qu'elle connait très bien. Elle a évoqué des motifs parfaitement logiques. L'hérédité joue contre moi, je suis dans la génération qui peut être touchée par des troubles psychologiques, des suites de la maladie de ma grand-mère. Je ne m'étalerai pas davantage sur le sujet en cet endroit, mais je pense avoir suffisament de recul maintenant pour en parler. (si jamais vous vous inquiétez...)
"Tu sais, Lisa, tu es en avance de presque 10 ans sur ceux de ton âge. Je suis certaine que tu ne te sens pas à ta place avec eux. Les conflits avec tes amies d'école en témoignent. Et puis, tu as ce que j'appellerais l'âme d'artiste, tu es parfois tourmentée. Mais tu vas apprendre à t'en servir."
Ce n'est qu'un fragment de tout ce qu'elle m'a dit, que j'ai d'ailleurs retenu au mot près tant elle m'a bien cernée.
Le début de l'article est en lien direct avec l'article précédent, aussi étonnant que cela puisse paraître. Pour me comprendre je vous invite à regarder ici. Entre 1min44 et 1min51.