Comme souvent.
Comme souvent je lis les mots des autres, je les regarde ou les écoute. Les mots étrangers impénétrables qui peuvent pourtant si biens être adaptés, quand on leur donne le sens que l'on désire.
Comme souvent, je tais mes mots, je les renie et les étouffe. Les mots personnels imprononçables qui peuvent pourtant faire tant de bien, quand on ose les dire en assumant les conséquences.
Comme souvent, je ne sais plus mettre les mots sur les sentiments. Ces sentiments inconnus car indéfinissables deviennent entêtants, m'obsèdent. J'ignore si je dois aimer ou haïr, ni même si j'ai le droit d'aimer ou d'haïr.
L'ignorance. Quelle douce illusion.
Alors, comme souvent ces derniers temps, je définis le flou et l'insaisissable, je donne une forme aux doutes, aux interrogations. Je me projette dans un concret qui ne m'appartient pas, et en fait ce qu'il me plait, ou me plairait, si j'osais.
Comme souvent je sème des mots sans racine, en espérant qu'on veuille les effeuiller.